Covid-19 : promulgation de la Loi Mesures d’urgence

  • Post published:22 mars 2020
  • Post category:Non classé

Le dimanche 22 mars, le Parlement a définitivement adopté le projet de loi d’urgence sanitaire et sociale, visant à faire face aux conséquences économiques, financières et sociales de l’épidémie de COVID 19. Il a été suivi par la publication de plusieurs ordonnances.

Cette loi à dimension rétroactive autorise le Gouvernement à prendre des ordonnances pouvant déroger aux dispositions légales en vigueur dans différents domaines du droit du travail et de la sécurité sociale.

Si l’urgence sanitaire appelle des mesures d’adaptation inédites, pour l’UNSA la négociation, le dialogue social doivent toujours primer.

Dans cet article, l’UNSA décrypte pour vous la loi et ses ordonnances.

 

Le chômage partiel :

  • Il a été généralisé et étendu à de nouveaux bénéficiaires tels que les travailleurs à domicile, assistantes maternelles, travailleurs au forfait jour, etc. Cette mesure vise également à assurer une meilleure protection des salariés à temps partiel.

Pour le Gouvernement, l’objectif premier est de faciliter et renforcer l’activité partielle pour limiter les licenciements.

Si le maintien à 100% de la rémunération est acté pour les salariés au SMIC ce qui était déjà le cas avec les anciennes règles, les représentants UNSA demandent la prise en charge du différentiel de salaire avec l’employeur.

 

Les IRP et représentants du personnel (branches et entreprises) :

  • La loi donne la possibilité de modifier les modalités d’information et de consultation des instances représentatives du personnel pour permettre d’émettre les avis requis dans les délais impartis.
  • La loi permet également la suspension ou le report des processus électoraux des comités sociaux et économiques en cours.

Pour l’UNSA, le dialogue social reste la priorité, il faut privilégier dans l’entreprise tout mode d’information consultation du CSE. La visio-conférence, dans ce contexte exceptionnel, reste le meilleur vecteur partout où cela est possible, sinon la conférence téléphonique est un autre moyen de continuer à exercer ses missions et de rester vigilant.

 

Les congés et les RTT :

Les nouvelles dispositions prises par le gouvernement se divisent en 2 catégories :

  • Par un accord collectif de branche ou d’entreprise :
    • L’employeur peut imposer la prise de congés payés ou modifier les dates d’un congé déjà posé dans la limite de 6 jours ouvrables avec un délai de prévenance minimum d’un jour franc.
  • Par décision unilatérale de l’employeur :
    • L’employeur peut imposer ou modifier avec un délai de prévenance d’un jour franc :
  • les journées de repos acquises par le salarié au titre des jours de réduction du temps de travail attribués (RTT),
  • les jours prévus par une convention de forfait,
  • les droits affectés au compte épargne temps.

Attention : L’employeur peut imposer au salarié au maximum 10 jours de repos. Mais peuvent s’y ajouter 6 jours si un accord collectif a été négocié. Au total, possiblement 16 jours, sans aller au-delà du 31/12/2020.

L’UNSA ne peut que regretter la possibilité offerte aux employeurs de décider de façon unilatérale. Les représentants UNSA souhaitent une négociation, car ce n’est pas interdit par la loi. Concernant le CET, l’UNSA regrette aussi que l’employeur puisse mobiliser les jours capitalisés par les salariés.

 

La durée du temps de travail :

 Dans les secteurs indispensables à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique et sociale, la loi et ses ordonnances prévoient la mise en place de dérogations aux règles du Code du travail et aux stipulations conventionnelles relatives à la durée du travail, au repos hebdomadaire et au repos dominical. Par exemple :  

  •  Il devient ainsi possible de porter la durée quotidienne maximale de travail à 12 heures (contre 10h) et pour le travail de nuit à 12 heures (contre 8h).
  • La durée de repos quotidien pourra passer de 11 heures à 9 heures.
  • La durée de travail hebdomadaire quant à elle pourra passer de 48 heures à 60 heures.
  • Ces dérogations sont mises en œuvre jusqu’au 31 décembre 2020.
  • L’employeur qui use au moins d’une de ces dérogations doit informer le CSE et le DIRECCTE.

Pour l’UNSA, si la mise œuvre de telles dispositions peuvent s’avérer nécessaires dans le contexte actuel, la possibilité de les mettre en place jusqu’à la fin de l’année nous parait à ce jour beaucoup trop lointaine.

Par ailleurs, pour l’UNSA, ces dérogations peuvent exposer les salariés (y compris et surtout ceux qui sont déjà mobilisés par la crise) et ainsi avoir des conséquences sur leur santé. Les représentants UNSA souhaitent pouvoir négocier les modalités de mise en place, y compris de suivi, avec l’employeur.

De son côté, l’UNSA émet également un point d’alerte quant aux conséquences de ces dispositions sur des métiers tels que les chauffeurs, les manipulateurs de matières dangereuses, etc. Dans ce cadre, elle sera vigilante lors de la publication du décret qui listera les secteurs autorisés à déroger à la durée du travail.

 

Le travail dominical :

  • Les entreprises relevant de secteurs d’activités particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation et à la continuité de la vie économique et sociale, déterminés par décret, peuvent déroger à la règle du repos dominical fixée à l’article L. 3132-3 du même code en attribuant le repos hebdomadaire par roulement.
  • Cette dérogation s’applique également aux entreprises qui assurent à celles mentionnées au premier alinéa des prestations nécessaires à l’accomplissement de leur activité principale.

Concernant la dérogation au travail dominical élargie aux entreprises qui sont nécessaires et ciblées par le décret pour la continuité de la vie économique et à la sécurité de la Nation, cette dernière ne doit pas remettre en question le volontariat et les contreparties à prévoir pour les travailleurs concernés. Là encore, la négociation doit être au cœur de cette dérogation.

 

Intéressement et participation :

  • Les dispositions prévues par la loi permettent de modifier, à titre exceptionnel, les dates limites (31 décembre contre le 1er juin actuellement dans la plupart des cas) et les modalités de versement de l’intéressement et de la participation.

Les représentants de l’UNSA restent vigilants afin que cette disposition soit cohérente avec la situation financière réelle et/ou les difficultés financières réelles de l’entreprise (effet d’aubaine). Ce décalage de versement peut aussi mettre en difficulté les salariés précaires qui l’attendent pour donner du souffle à leur budget d’autant plus que de nombreux salariés seront en chômage partiel et ne percevront pas l’intégralité de leur rémunération. La négociation sur ce point pourrait protéger les plus précaires dans l’entreprise en leur permettant de ne pas être concernés ou en donnant la possibilité de demander un acompte avant le 31 décembre 2020.

 

Prime exceptionnelle :

  • L’état d’urgence sanitaire réinstaure la possibilité de verser la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat sans avoir négocié d’accord d’intéressement pour toutes les entreprises.

Pour l’UNSA, cette modalité va dans le bon sens. Sa mise en œuvre doit donc permettre aux représentants de se saisir du sujet, et en tout premier lieu dans les entreprises mobilisées pour assurer la « vie de la nation ».

 

Santé au travail :

  • Pour les salariés exposés, il sera mis en place un suivi sanitaire prioritaire dédié.

Si pour l’UNSA cette mesure est absolument essentielle, il faudra veiller à ce que tout salarié, quel que soit son champ d’activité (en poste, en télétravail, ou chômage partiel), puisse obtenir un rendez-vous auprès du médecin du travail dans un délai raisonnable s’il le demande.

Les représentants UNSA vont également suivre ces éléments par le biais des CSSCT et via un point régulier en CSE.

 

Indemnisation en cas d’arrêt de travail :

Pour l’ensemble des salariés, les conditions et les modalités d’attribution de l’indemnité maladie complémentaire de l’employeur (maintien de salaire) ont été étendues, jusqu’au 31 aout 2020.

  • Ainsi, quelle que soit l’ancienneté, ou la raison médicale de l’arrêt maladie, il n’y aura plus de délai de carence, et le salaire sera maintenu à compter du 1er
  • Cette mesure a été étendue aux saisonniers, travailleurs à domicile, travailleurs intermittents et travailleurs temporaires.

L’UNSA se félicite de cette mesure, qui est une ancienne revendication de notre union. Notre objectif à présent sera de la rendre pérenne.

 

L’assurance-chômage :

  • Les ordonnances publiées le 25 mars, prévoient l’adaptation des règles relatives à l’indemnisation des personnes privées d’emploi, et permettent de préserver la situation des demandeurs d’emploi en fin de droits (à compter du 12 mars et jusqu’au 31 juillet maximum).

Pour l’UNSA si les entreprises peuvent bénéficier de dérogations jusqu’au 31 décembre, il doit en être de même pour les demandeurs d’emploi les plus précaires et notamment ceux en fin de droits.

 Sur cette question, et de façon plus large, l’UNSA continue à revendiquer le retrait du dernier volet de la réforme de l’assurance chômage qui pour le moment, a simplement été repoussée du 1er avril au 1er septembre.

NAO SIEGE 2020: NOTRE PLATEFORME DE REVENDICATIONS

Rémunérations, Revalorisation des avantages, Equilibre Vie Privée / Vie Professionnelle, RSE… Après de nombreuses discussions avec les salarié.e.s, la section UNSA du siège a rédigé sa plateforme de revendications pour les NAO 2020 autour de 27 sujets répartis en 4 thèmes. 

RÉMUNÉRATIONS

Afin de réduire concrètement les écarts de rémunération dans l’entreprise et dans chaque catégorie d’emploi (dus notamment à l’intégration des salariés ex-Darty SNX), l’UNSA demande la mise en place de plusieurs mesures automatiques :

1 – Par catégories d’emploi

  • Pour les salariés se trouvant dans le premier décile : augmentation automatique de 5%
  • Pour les salariés se trouvant dans le deuxième décile : augmentation automatique de 3%

2 – Par ancienneté de la précédente augmentation

  • 2% de la masse salariale consacrée aux augmentations individuelles avec priorité mécanique aux salariés non augmentés depuis le plus longtemps

3 – Réévaluation du salaire minimum d’embauche

  • 1900 euros brut (actuellement le SMIC brut base 35h est de 1539,42 euros brut)

4 – Revalorisation des minima de grilles

  • 3% sur l’ensemble des niveaux

5 – Rémunération variable pour tous les salariés

  • Généralisation d’une rémunération variable pour tous les collaborateurs de 10% minimum.
  • Déplafonnement et possibilité de rétribution de la surperformance

6 – Mode de calcul de la rémunération variable

  • la formule de calcul du variable doit être communiquée aux salariés via un document consultable dans l’Intr@Fnac avant la période de l’Entretien Annuel d’Évaluation.

7 – Définition des objectifs

  • La Direction de FDPS doit s’engager par écrit à ce que tous les Managers communiquent leurs objectifs aux salariés avant la fin du mois de mars de chaque année.

8 – Suivi de l’atteinte des objectifs

  • Mise en place d’un entretien à mi-année par le manager afin d’évaluer l’atteinte des objectifs ; cette réunion doit permettre au salarié d’évoquer les difficultés rencontrées et au Manager de réévaluer si nécessaire les objectifs.

REVALORISATION DES AVANTAGES

9 – Extension de la prime mensuelle d’ancienneté

  • Remise en place de la prime d’ancienneté pour tous les salariés sur le modèle ex-FNAC SA (calculée sur le salaire réel)
  • Déplafonnement de la prime d’ancienneté jusqu’à 25 ans d’ancienneté en prolongeant le calcul chaque année impaire, sur le plafond PMSS recalculé sur 13 mois.

10 – Mise en place de primes d’ancienneté

  • 30 ans : 1500 euros bruts
  • 35 ans : 2000 euros bruts
  • 40 ans : 2500 euros bruts
  • Rétro-activité de la mesure sur les deux années précédentes

11 – Revalorisation de la prime de vacances

  • Augmentation du montant de la prime à 950 euros bruts (calculée sur 1/2 mois du salaire minimum d’embauche ; cf. mesure 3 ci-dessus)

12 – Prix personnels

  • Accès aux prix persos sur les produits Fnac et Darty, au même taux, pour tous les salariés de FDPS, sans condition d’ancienneté.

13 – Automatisation des remboursements de frais de transport

  • Mise en place d’un forfait mensuel automatique minimum de remboursement des transports d’un montant de 5/7 du coût du Pass Navigo du mois précédent, quel que soit le mode de transport des salariés (transport en commun, voiture, vélo, marche, etc.) sans avoir à fournir de justificatif

Le fait de venir travailler est déjà un justificatif de frais de transport…

Le montant réel du remboursement ne pourra pas être inférieur à 50% des frais réels engagés par les salariés pour se rendre sur leur lieu de travail (ex : abonnement SNCF Grandes Lignes, autocars, carburants, etc., sur justificatif.)

14 – Revalorisation du montant du ticket restaurant

  • Revalorisation du ticket restaurant à 14 euros.
  • Possibilité de choisir entre l’accès au restaurant d’entreprise avec la subvention ou les tickets restaurants

15 – Mise en place du Forfait Mobilité Durable

  • Le forfait mobilité durable est une exonération fiscale et sociale de la prise en charge par l’employeur des frais de trajet des salarié.e.s qui se rendent au travail en vélo ou par covoiturage ou encore en véhicule électrique, hybride ou à hydrogène. La somme versée vise à dédommager les salarié.e.s concernés pour les frais générés par les trajets domicile-travail, à l’image des règles de prise en charge prévues pour l’abonnement aux transports en commun.

    La somme versée par l’employeur est entièrement exonérée d’impôt et de cotisations sociales dans la limite de 400 € par an, dont 200 € au maximum pour les frais de carburant.

ÉQUILIBRE VIE PRIVÉE / VIE PROFESSIONNELLE

16 – Télétravail

  • Application d’une journée de télétravail pour les salariés à temps partiel
  • Application d’une deuxième journée de télétravail pour l’ensemble des salariés à temps plein
  • Demande d’un point sur le télétravail  à mi-année

17 – Report de pose des congés

  • Pérennisation et extension de la mesure obtenue en 2018 par l’UNSA : Possibilité de reporter12 jours(deux semaines) de congés payés jusqu’au 31 août au lieu du 31 mai (à l’identique des RTT)

En 2018, les salariés ont pu, de façon exceptionnelle, reporter 5 jours de congés

18 – Pose des congés par demi-journée

  • Possibilité de poser des congés payés par demi-journée

19 – Jours enfant handicapé

  • Augmentation du compte annuel de 10 jours d’absence rémunérés (en plus des jours « enfant malade ») pour les salariés ayant un enfant handicapé avec possibilité de fractionnement par demi-journée.

Actuellement, cette mesure est limitée à 5 jours

20 – Congé spécifique pour le décès d’un enfant

  • Mise en place d’un congé spécial rémunéré à taux plein de trois semaines pour le décès d’un enfant.

21 – Droit à la déconnexion

  • En complément de l’accord groupe, rédaction d’une charte de la déconnexion pour inciter les collaborateurs et les managers :
  • A s’abstenir d’envoyer ou de traiter les sollicitations professionnelles (mails, SMS, etc.) de 21h à 7h (sauf cas identifiés d’astreinte à domicile
  • ne pas organiser de réunions avant 9h ou après 17h

22 – Retraite progressive

  • Mise en place d’un dispositif de départ progressif à la retraite dans les mêmes termes que ceux de l’article 2.1.1 alinéa b de l’Accord Inter-générationnel qui a eu cours dans le groupe Fnac de 2015 à 2017.

23 – Don de jours de RTT

  • Informatisation des demandes de dons de RTT sur le portail RH

24 – Qualité de vie au travail

  • Ouverture d’une négociation complémentairesur le thème de la Qualité de Vie au Travail, en complément de l’accord Groupe.

25 – Aidants familiaux

  • Ouverture de négociations sur le thème des aidants familiaux.

RSE : RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE ET ENVIRONNEMENTALE

26 – Véhicules électriques

  • Installation de bornes et de prises de rechargement pour les véhicules électriques, avec priorité d’accès à ces places pour les salariés détenant un véhicule concerné (aide financière possible avec le programme ADVENIR)

http://advenir.mobi/

27 – Fournisseur d’énergie

  • Pour la fourniture électrique de l’ensemble des locaux : choix du fournisseur d’électricité ENERCOOP, seul fournisseur l’électricité coopératif, français, garantissant 100% d’électricité renouvelable selon un modèle équitable et responsable.

https://www.enercoop.fr/nos-offres/professionnels

 

retrouvez ici la version PDF de la plateforme de revendication 

[Mise à jour] ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES FDPS

  • Post published:24 novembre 2019
  • Post category:Non classé

Elections CSE de Fnac Darty Participations et Services (Siège) : retrouvez toutes les actus et nos différentes propositions sur cette page spéciale.

mise à jour du 20 décembre 2019 : résultats des élections
mise à jour du 15 janvier 2020 : les rôles de l’UNSA dans la nouvelle instance

 

UNSA NEWS #3

Le 3ème numéro d’UNSA NEWS du groupe FNAC DARTY est sorti !

Principalement accès sur les actus du siège, ce numéro revient notamment sur le fiasco des NAO au siège et propose un zoom sur la participation et l’intéressement.

 
Bonne lecture !
 

NAO SIÈGE 2019 : LE GRAND MÉPRIS

En dépit de la volonté affichée de la Direction de s’ « associer à la mobilisation nationale pour le pouvoir d’achat », force est de constater que cette session des NAO 2019  pour FDPS aura été un « grand n’importe quoi » et aura finalement révélé un grand mépris de la part de la Direction pour les salarié.e.s et leurs représentant.e.s.

UN CONTEXTE POURTANT FAVORABLE

Dans l’euphorie de l’annonce des excellents résultats du groupe pour 2018, c’était Champagne ! au 6ème étage du Flavia à Ivry.

Côté salarié.e.s, c’était limonade pour les seul.e.s bénéficiaires de la fameuse (fumeuse) prime Macron, dont une grande partie d’entre nous n’aura vu que la lettre signée par Madame Giavarini annonçant qu’elle serait versée directement sur la fiche de paie de février, oui mais non, en fait pas, sauf si… Un raté de communication dans les grandes largeurs !

Les NAO 2018 avaient porté une enveloppe d’augmentation de 1,5%, ce qui (avec quelques autres mesures d’ordre non financier, tel que le report de jours de congés à fin août demandé et obtenu par l’UNSA) avait permis l’adhésion de l’ensemble des syndicats et la signature d’un accord unanime. Avec une inflation qui avait été de 1% en 2017, et dans un contexte de fusion Fnac-Darty que la Direction présentait comme « compliqué » et des résultats fragiles, le solde était à l’avantage des salarié.e.s.

UN TACLE AU NIVEAU DES GENOUX

En 2019, le contexte est très différent : les résultats du groupe sont excellents, les synergies sont achevées avec 2 ans d’avance, mais l’inflation a été plus importante en 2018 : 1,8% , avec une prévision de 1,5% pour 2019. Une occasion pour l’entreprise de récompenser les salarié.e.s de FDPS dont le travail a permis ces excellents résultats, tout en sécurisant leur pouvoir d’achat ! Nous attendions donc une enveloppe d’augmentation supérieure à celle de 2018.

Las ! En bout de course, la Direction n’a proposé cette année qu’une enveloppe globale de 1,5%, incluant des mesurettes pour les plus bas salaires et la réduction des inégalités femmes / hommes, applicables à partir du 1er mai uniquement (1).

Comprenant bien qu’il serait difficile pour la Direction de desserrer davantage les cordons de la bourse, l’UNSA a avancé des propositions pour améliorer l’organisation et de la qualité de vie au travail, qui ne coûtent rien ou presque à l’entreprise. Parmi ces demandes, nous avons insisté sur deux points que vous nous avez désignés comme prioritaires :

TELETRAVAIL

  • une journée de télétravail pour les salarié.e.s à temps partiel (80%)
  • une seconde journée de télétravail pour les salarié.e.s à temps complet.

Dans notre volonté d’aboutir à un accord, nous avons accepté de discuter de conditions : âge, temps de trajet, spécificités familiales… qui permettraient de valider la deuxième journée de télétravail avant une extension ultérieure à l’ensemble des salarié.e.s.

Seul le critère de l’âge a été retenu par la Direction, qui, armée de ses statistiques, a pu calculer que peu de salarié.e.s pourrait y prétendre. Il ne s’agit donc plus de tester la mesure avant de la généraliser, mais bien d’en limiter l’impact au maximum en laissant croire que c’est une ouverture. Seul.e.s les aveugles volontaires s’y laisseront prendre. Et quel signal la Direction envoie-t-elle à nos collègues de 55 ans et plus qui pourront avoir l’aumône d’un deuxième jour de télétravail en raison de leur âge ! On voudrait faire de la discrimination par l’âge, on ne s’y prendrait pas autrement !

Ah, pardon : à la demande d’un syndicat, le télétravail sera également possible en cas de « grève générale des transports de plus de 5 jours ». Non, rien de rien, certain.e.s ne doutent de rien (c’est même à ça qu’on les reconnaît, parait-il).

Il y a pourtant d’autres avantages à l’extension du télétravail : désaturation des restaurants d’entreprise, économie sur les subventions de la cantine (estimée à plusieurs dizaines de milliers d’euros par an2), libération de places de parking, etc. Mais rien n’y a fait : il parait que le management n’est pas prêt. N’hésitez donc pas à aller questionner vos responsables !

REPORT DES CONGÉS

L’UNSA demandait la reconduction de la mesure de 2018 sur la possibilité de reporter une semaine de congés payés jusqu’à fin août. Cette mesure avait permis à plusieurs dizaines de salarié.e.s de profiter de leurs jours de congés qu’ils auraient sinon perdus.

Et cette année ? C’est non, malgré l’absence d’un dispositif « d’épargne de jours » qui devait pourtant être négocié en 2018 (engagement de la Direction lors des NAO 2018) et le sera peut-être en 2019 (engagement de la Direction pour ces NAO 2019). 

SCOOP : il ne faudra pas attendre grand chose de ce futur potentiel dispositif. Les ex-Darty qui bénéficiaient auparavant d’un CET (Compte Epargne Temps) peuvent faire le deuil de leurs espoirs de retrouver un dispositif similaire. Le mécanisme à venir, s’il existe un jour, sera très limité à la fois en nombres de jours concernés (sans doute quelques jours de RTT uniquement) et en terme de valorisation des jours épargnés. Des négociations devraient s’ouvrir dans les semaines qui viennent…

UN RÉSULTAT QUI NE GRANDIT PERSONNE

En conclusion, que doit-on retenir de ces NAO 2019 ?

1- Même les salarié.e.s qui auront la chance d’être augmenté.e.s auront certainement une perte de pouvoir d’achat, du fait de l’inflation.

2- La Direction refuse des mesures non coûteuses à l’entreprise qui permettraient pourtant d’améliorer la qualité de vie au travail, l’équilibre vie privée / vie professionnelle, qui rendraient l’entreprise plus attractive… pour des raisons absconses ou sans raison aucune.

3- La publicité de ces NAO faite par la Direction va comprendre tout un tas de mesures qui n’en sont pas, ou qui n’ont rien à faire dans un accord de type NAO. Ne vous laissez pas tromper : il s’agit d’un simple remplissage, un écran de fumée, de la poudre de Perlimpinpin.

Dans sa dernière communication de négociation aux syndicats, la Direction avait précisé que certaines mesures ne seraient pas conservées si elle n’obtenait pas un accord majoritaire. L’une de ces mesures concernait les plus bas salaires. On chercherait une illustration de la notion de « chantage » qu’on n’aurait pas à aller plus loin.

A l’UNSA, on n’a pas pour habitude de se laisser traiter de la sorte. Nous ne pouvons pas accepter de valider des mesures qui, dans un contexte de profit, laisse les salarié.e.s dans l’incertitude économique, sans même compenser par des mesures non financières qui ne dépendent que de la bonne volonté de la Direction.

C’est avec regret et amertume mais en toute conscience et par honnêteté vis-à-vis des salarié.e.s, que nous avons pris la décision de ne pas être signataire de ces NAO.

 

  • Relisez notre plateforme de revendications ici.
  • Retrouvez notre bulletin UNSA NEWS #3 Spécial NAO ici.
  • Vous pouvez consulter l’accord NAO 2019, signé par 3 syndicats sur 5 seulement, sur cette page.

 

(1) A l’exception d’une mesure spécifique d’augmentation des élu.e.s (sous condition), qui est rétroactive au 1er janvier (Certain.e.s élu.e.s de l’UNSA ont bénéficié de cette rétro-activité).
Cette subtilité a malencontreusement été oubliée dans la communication de la Direction et de certains syndicats.

NAO SIEGE 2019 : EXIGEONS UNE POLITIQUE VRAIMENT SOCIALE

  • Post published:25 février 2019
  • Post category:Non classé

Rémunérations, Revalorisation des avantages, Equilibre Vie Privée / Vie Professionnelle, RSE… Après de nombreuses discussions avec les salarié.e.s, la section UNSA du siège a rédigé sa plateforme de revendications pour les NAO 2019 autour de 27 sujets répartis en 4 thèmes. 

RÉMUNÉRATIONS

Afin de réduire concrètement les écarts de rémunération dans l’entreprise et dans chaque catégorie d’emploi (dus notamment à l’intégration des salariés ex-Darty SNX), l’UNSA demande la mise en place de plusieurs mesures automatiques :

  1. Par catégories d’emploi
  • Pour les salariés se trouvant dans le premier décile : augmentation automatique de 5%
  • Pour les salariés se trouvant dans le deuxième décile : augmentation automatique de 3%
  1. Par ancienneté de la précédente augmentation
  • 2% de la masse salariale consacrée aux augmentations individuelles avec priorité mécanique aux salariés non augmentés depuis le plus longtemps
  1. Réévaluation du salaire minimum d’embauche
  • 1900 euros brut (actuellement le SMIC brut base 35h est de 1521,22 euros brut)
  1. Revalorisation des minima de grilles
  • 3% sur l’ensemble des niveaux
  1. Rémunération variable pour tous les salariés
  • Généralisation d’une rémunération variable pour tous les collaborateurs de 10% minimum.
  • Déplafonnement et possibilité de rétribution de la surperformance
  1. Mode de calcul de la rémunération variable
  • la formule de calcul du variable doit être communiquée aux salariés via un document consultable dans l’Intr@Fnac avant la période de l’Entretien Annuel d’Évaluation.
  1. Définition des objectifs
  • La Direction de FDPS doit s’engager par écrit à ce que tous les Managers communiquent leurs objectifs aux salariés avant la fin du mois de mars de chaque année.
  1. Suivi de l’atteinte des objectifs
  • Mise en place d’un entretien à mi-année par le manager afin d’évaluer l’atteinte des objectifs ; cette réunion doit permettre au salarié d’évoquer les difficultés rencontrées et au Manager de réévaluer si nécessaire les objectifs.

 

REVALORISATION DES AVANTAGES

  1. Extension de la prime mensuelle d’ancienneté
  • Déplafonnement de la prime d’ancienneté jusqu’à 25 ans d’ancienneté en prolongeant le calcul chaque année impaire, sur le plafond PMSS recalculé sur 13 mois.
  1. Mise en place de primes exceptionnelles d’ancienneté
  • 30 ans : 1500 euros bruts
  • 35 ans : 2000 euros bruts
  • 40 ans : 2500 euros bruts
  1. Revalorisation de la prime de vacances
  • Augmentation du montant de la prime à 950 euros bruts (calculée sur 1/2 mois du salaire minimum d’embauche ; cf. mesure 3 ci-dessus)
  1. Prix personnels
  • Accès aux prix persos sur les produits Fnac et Darty, au même taux, pour tous les salariés de FDPS, sans condition d’ancienneté.
  1. Automatisation des remboursements de frais de transport
  • Mise en place d’un forfait mensuel automatique minimum de remboursement des transports d’un montant de 5/7 du coût du Pass Navigo du mois précédent, quel que soit le mode de transport des salariés (transport en commun, voiture, vélo, marche, etc.) sans avoir à fournir de justificatif

Le fait de venir travailler est déjà un justificatif de frais de transport…

Le montant réel du remboursement ne pourra pas être inférieur à 50% des frais réels engagés par les salariés pour se rendre sur leur lieu de travail (ex : abonnement SNCF Grandes Lignes, autocars, carburants, etc., sur justificatif.)

  1. Mise en place du Forfait Mobilité Durable
  • « le forfait de mobilité durable vise à étendre les modes de transports non polluants utilisables par les salariés pour bénéficier d’une prise en charge des frais engagés. Ce dispositif viendra remplacer le précédent, l’indemnité kilométrique vélo (IKV) en le simplifiant. […] Tous les employeurs privés et publics pourront contribuer au frais de déplacement domicile/travail à vélo de leurs salariés. Le versement reçu pourra être déduit des revenus imposables dans la limite de 400 euros par an et ne sera pas soumis à cotisations sociales

https://e-paye.com/forfait-mobilite-durable-ikv/

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/plan-velo-mesures-fiscales

  1. Revalorisation du montant du ticket restaurant
  • Revalorisation du ticket restaurant à 14 euros.
  1. Mise à niveau de l’Information des salariés sur les congés
  • Dans la documentation envoyée aux salariés le 21 janvier 2019, seule la version « managers » rappelle les règles des congés CP / RTT / CONGES EXCEPTIONNELS

 

ÉQUILIBRE VIE PRIVÉE / VIE PROFESSIONNELLE

  1. Télétravail
  • Application d’une journée de télétravail pour les salariés à temps partiel
  • Application d’une deuxième journée de télétravail pour l’ensemble des salariés à temps plein
  • Possibilité de déposer 12 jours de télétravail supplémentaires par an en cas de nécessité imprévue
  • Souplesse dans le choix des périodes de télétravail (ex : une semaine sur deux)
  • Informatisation des demandes de télétravail sur le portail RH (notamment pour avoir connaissance du motif d’un refus)
  1. Report de pose des congés
  • Pérennisation et extension de la mesure obtenue en 2018 par l’UNSA : Possibilité de reporter12 jours(deux semaines) de congés payés jusqu’au 31 août au lieu du 31 mai (à l’identique des RTT)

En 2018, les salariés ont pu, de façon exceptionnelle, reporter 5 jours de congés

  1. Jours enfant handicapé
  • Augmentation du compte annuel de 10 jours d’absence rémunérés (en plus des jours « enfant malade ») pour les salariés ayant un enfant handicapé avec possibilité de fractionnement par demi-journée.

Actuellement, cette mesure est limitée à 5 jours

  1. Droit à la déconnexion
  • Rédaction d’une charte de la déconnexion pour inciter les collaborateurs et les managers :
  • A s’abstenir d’envoyer ou de traiter les sollicitations professionnelles (mails, SMS, etc.) de 21h à 7h (sauf cas identifiés d’astreinte à domicile
  • ne pas organiser de réunions avant 9h ou après 17h
  1. Temps de travail des personnels apprenants
  • Création et remise aux managers, stagiaires, alternants et apprentis d’un document rappelant les droits et les spécificités de leur présence dans l’entreprise (notamment en termes de respect des horaires hebdomadaires de travail)
  1. Compte Épargne Temps (CET)
  • Ouverture d’une négociation sur la mise en place d’un Compte Epargne Temps (CET) permettant de convertir les jours de congé et de RTT. Ce CET permettra au salarié d’épargner des temps de repos (congés, jours de repos…) et des sommes d’argent (primes conventionnelles, primes d’intéressement…) pour une utilisation ultérieure. Le CET pourra être complété par un abondement de l’employeur si l’accord le prévoit et ce, dans les Iimites légales.

(Déjà obtenue en 2018, cette négociation n’a pas été initiée par la Direction)

  1. Retraite progressive
  • Mise en place d’un dispositif de départ progressif à la retraite dans les mêmes termes que ceux de l’article 2.1.1 alinéa b de l’Accord Inter-générationnel qui a eu cours dans le groupe Fnac de 2015 à 2017.
  1. Don de jours de RTT
  • Informatisation des demandes de dons de RTT sur le portail RH
  1. Qualité de vie au travail
  • Ouverture de négociations sur le thème de la Qualité de Vie au Travail.

 

RSE : RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE ET ENVIRONNEMENTALE

  1. Véhicules électriques
  • Installation de bornes et de prises de rechargement pour les véhicules électriques, avec priorité d’accès à ces places pour les salariés détenant un véhicule concerné (aide financière possible avec le programme ADVENIR)

http://advenir.mobi/

  1. Fournisseur d’énergie
  • Pour la fourniture électrique de l’ensemble des locaux : choix du fournisseur d’électricité ENERCOOP, seul fournisseur l’électricité coopératif, français, garantissant 100% d’électricité renouvelable selon un modèle équitable et responsable.

https://www.enercoop.fr/nos-offres/professionnels

 

retrouvez ici la version PDF de la plateforme de revendication 

UNSA NEWS #2

  • Post published:13 février 2019
  • Post category:Non classé

Le 2èmenuméro d’UNSA NEWS du groupe FNAC DARTY est sorti !

Principalement accès sur les actus du siège, ce numéro revient notamment sur le fiasco de la prime « Macron » au siège et propose un zoom sur l’égalité Femmes – Hommes.

 
Bonne lecture !

 

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